dimanche 10 juillet 2011

Le raid de Dieppe, une comparaison



            Dans ce travail de comparaison, nous analyserons les différences et ressemblances entre le document de l’auteur Brereton Greenhous intitulé : Opération Flodden, le combat naval au large de Berneval et la destruction de la batterie Goebbels, 19 août 19421, et celui du colonel Stacey dans : Le raid de Dieppe, 19 août 1942, le plan et la traversée, chapitre V2.



Le combat naval au large de Berneval :

Le texte de Brereton renferme beaucoup de détail en ce qui a trait à l’heure, quantité d’hommes et d’équipement présent, et sur le format d’arme utilisé : « Une péniche de débarquement de DCA ou LCF(L) 1, armée de deux canons bitubes surface-surface/surface-air de 4 pouces (102 mm) et de trois canons Oerlikon de 20 mm, et une chaloupe à moteur (ML 346) (…) 1 » Il contient également largement plus de détails sur le combat contre la flotte Allemande, qui se passa juste avant les débarquements sur les plages ainsi que sur les pertes encourues. Malheureusement, le texte de Stacey est plutôt bref au sujet du combat naval qui est pour moi, une étape importante, car elle définit le pourquoi de la diminution de péniches au débarquement. Tous deux, par contre, sont d’accord sur le nombre de péniches du départ(23) et à l’arrivée(7), ainsi que le problème de communication radio qui fût la complication principale du combat : « C’était à la limite du rayon du radar, ce qui expliquerait pourquoi deux navires seulement ont été signalés (…) Le Calpe n’a pas reçu ce message important.1 »

           

L’ennemi à Dieppe :

Pour ce qui est de l’information reliant à l’ennemi (allemande) à Dieppe, le document de Stacey dépasse largement celui de Brereton. Beaucoup de détails au début du texte sur l’effectif des ennemis, description des régiments et divisions, inventaires, position géographique et stratégique : « Le secteur est bien pourvu d’artillerie. Les 16 obusiers de campagne de 10 cm du bataillon d’artillerie divisionnaire sont répartis en quatre positions de batterie, deux de chaque côtés de Dieppe, et tous, à l’exception d’un, à l’intérieur des barbelés2. » Du côté de Brereton, peu d’information sont mentionnées au sujet des Allemands. Seulement un simple résumé des bombes tirées pendant la confrontation. Nous pouvons finalement lire un fait important venant des deux écrits : l’imprévu de l’opération : « Aujourd’hui, toutefois, avec tous les dossiers allemands à notre disposition, nous pouvons dire avec une certitude complète que l’ennemi n’était aucunement prévenu de notre opération2. »



Yellow I :

Le texte de Brereton est la recommandation parmi les deux pour une interprétation de Yellow I et II. Pour le débarquement sur les plages, les chiffres concordent dans les deux écrits : « Des sept embarcations qui accostent, six mettent leurs hommes (probablement au nombre de 120) sur la plage Yellow I plus tard que prévu dans le plan2. » Le commando no.3 sur la plage Yellow I eut d’énormes difficultés. La journée s’est particulièrement mal terminée vers 15 heures ce jour-là, comme rapporté par les deux auteurs : « Sur les 120 commandos et rangers qui ont débarqué à Yellow I, 82 ont été capturés, nombre d’entre eux, peut-être la plupart, ont été blessés. Trente-sept ont été tués et un homme, le caporal suppléant Sinclair, s’est échappé en gagnant à la nage le ML 346, qui attendait encore au large1. »



Yellow II :

Seulement une péniche a débarquée sur Yellow II commandé par le major Young. La mission de Young eut été de déstabiliser la batterie Goebbels qu’ils effectuèrent avec brio sans la moindre perte : « Le major Young et ses hommes se retirent alors vers la plage sans subir de pertes et ils remontent à bord de leur péniche qui les attend fidèlement2. » Encore une fois, peu de détails furent donnés par Stacey sur Yellow II.



La conclusion :

            Pour sûr, le document de Stacey renferme beaucoup d’informations supplémentaires non mentionnées par Brereton. Comme par exemple, Orange I et Orange II, exécutées par le commando no.4 à Varengeville. Également, l’attaque de flanc des Canadiens contre Puys, commandée par le lieutenant-colonel Catto avec, en autre, les Black Watch : « Les cadavres des Royal s’amoncelaient le long de l’endiguement fatal. Cet épisode est le plus tragique de toute l’opération2. » Contrairement à Brereton, Stacey décrit sur quelques pages, l’attaque des Canadiens contre Pourville : « Le South Saskatchewan et le Cameron subissent de lourdes pertes durant l’évacuation finale, car l’ennemi les mitraille furieusement sur la plage, de ses positions élevées à l’est du village(…) 2. » Également absent du texte de Brereton, l’arrivée des chars Churchill du Calgary Regiment, de l’invasion du Casino et du débarquement de la Réserve : « Une fois l’assaut lancé, le général Roberts ne peut plus influencer la bataille qu’en engageant sa petite réserve flottante et en demandant de l’appui aérien d’Uxbridge2. »



            Le raid de Dieppe du 19 août 1942 fût un échec total dans l’histoire militaire. Prenons le texte de Brereton. Ce qui m’a plu du document est sa clarté, la disposition de ses paragraphes, la division du texte et son écriture en général. Par contre, j’aurais aimé beaucoup plus de détails sur l’ensemble des batailles entourant Dieppe et sur les autres Régiments. Il m’a été plus facile de percevoir le fil des événements pendant la lecture du document de Brereton, comparativement à la lecture du texte de Stacey. Maintenant le document de Stacey. Il comporte beaucoup plus de matière sur le sujet en général et une très bonne conclusion à la fin du document. Ironiquement, peu d’informations sont données sur le raid de Yellow I et Yellow II, tandis que le texte de Brereton n’est concentré que sur cela. Donc, pour un travail sur l’histoire de la bataille de Dieppe de 1942, la combinaison des deux serait suffisante et très complète.





Auteur : Caporal Stéphane Coulombe
Forces Canadiennes
Juillet 2011

Références :

1 - Greenhous Brereton, « Opération Flodden : le combat naval au large de Berneval et la destruction de la batterie Goebbels, 19 août 1942 », Revue militaire canadienne.


2- STACEY, CP, chapitre V, « Le raid de Dieppe, 19 août 1942 », dans L’Armée canadienne, 1939 – 1945, résumé officiel, Ottawa.